L'épouvantable dictature des Duvalier


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TOUS UNIS CONTRE LA BARBARIE!

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DES ARCHIVES A CONSULTER

Des textes à lire pour vraiment comprendre les luttes de notre Comité. Et ce ne sont que quelques documents!

EXTRAITS DES ARCHIVES
DU COMITE

Ci-dessous les archives :
- Conférence de presse du 18/12/1998
-Texte FONDATEUR du Comité
-Lettre ouverte aux autorités françaises
-Un article de M. Abellard du journal "LE MONDE"
-J.C. Duvalier coupable de grivèlerie

Paris le 18 Décembre 1998
Conférence de Presse du 18/12/
Espace LOUISE MICHEL
CONFERENCE DE PRESSE DU
"COMITE POUR JUGER DUVALIER"
Intervention de Gérald BLONCOURT-
-
Mesdames, Messieurs,-

C'est une lourde responsabilité qui m'échoit ce soir. Ce n'est pas de gaîté de coeur que je viens devant vous pour mettre en cause un homme qui fut dictateur de mon malheureux pays, le plus pauvre du continent américain, l'un des quatre pays les plus misérables du monde. Trop de souvenirs durant ces plus de quarante années de luttes incessantes pèsent dans ma mémoire. Trop de voix de mes camarades, tombés pour redonner à notre pays liberté, espoir et dignité, hantent mes souvenirs. Trop de témoignages accablants se sont entassés jusqu'au plus profond de mon être pour qu'à cet instant , même la satisfaction d'avoir abouti à poser enfin devant l'humanité toute entière l'accusation d'un régime qui ne s'est appuyé que sur la terreur et le crime, vienne me réjouir. Ces instants sont pour moi pathétiques et graves. Il s'agit de dénoncer des "Crimes contre l'Humanité", il s'agit de parler du massacre de dizaines de milliers de personnes, il s'agit de dire les tortures, les viles liquidations d'êtres qui, pour nombre d'entre eux , ont eu le tort de vouloir la démocratie pour notre pays. Je sais que je vais avoir à me servir de mots. Je sais qu'il est de mon devoir de tenter de traduire ce que l'immense majorité des habitants de ma terre natale, encore bâillonnée, attend d'entendre prononcer, attend d'attendre réclamer afin que justice soit faite. J'espère être à la hauteur de cette tâche. J'espère que vous comprendrez l'émotion qui m'étreint ce soir. J'espère que les petits enfants des bidonvilles de Port-au-Prince sauront un jour que nous avons fait ici, ce soir, notre devoir.

Haïti, terre de la première révolution victorieuse des esclaves et des affranchis, Haïti, creuset culturel où se sont brassés, Taïnos, Caraïbes, Espagnols, pirates et flibustiers français, canonniers anglais et plus de trente ethnies venues d'Afrique et déportées dans l'enfer de l'esclavage, ne s'est pas encore remise du désastre d'une des dictatures les plus sanglantes, les plus guignolesques aussi, établie aux vues et aux sus de l'Occident Démocratique et maintenue avec sa complicité et son acceptation.

En 1986, les mains nues, le peuple haïtien a "déchouké" celui qui durant quinze ans avait succédé à son père. La France, les Etats-Unis d'Amérique et le Canada, ont protégé sa personne et l'ont convoyé vers l' Europe. Tous les pays ont refusé de recevoir ce personnage dont on connaissait le régime corrompu qu'il avait assumé pleinement en tant que "Président à vie", et que la plupart des médias internationaux, la plupart des grandes organisations, comme par exemple Amnesty International, les résistants haïtiens patriotes et démocrates, l'ONU même, avaient tant de fois dénoncé. Mais seule la France a accepté de l'héberger pour "huit jours" disait à l'époque le premier Ministre. Cela fait douze ans!!! Seule la France!!!... Et cela fait mal à la conscience du Monde. Cela fait mal au coeur de tous les hommes, de toutes les femmes qui ont toujours considéré en elle, la patrie des Droits de l'Homme.

Heureusement que des milliers de Francaises et de Français se sont en contre-partie montrés solidaires du peuple haïtien en participant à des manifestations ou en s'exprimant par des pétitions.

Les grandes puissances, citées plus avant, agissant de concert pour leurs propres intérêts politiques, militaires et stratégiques, dans la région des Caraïbes, par crainte que cette révolution ne se radicalise, ont remplacé Duvalier par les Duvaliéristes eux-mêmes. Son chef d'Etat-Major, le général Namphy lui a succédé.

Depuis l'arrivé de ce dictateur sur le territoire français nous n'avons cessé de réclamer qu'il soit traduit devant la justice. Il a fallu l'affaire Pinochet pour qu'enfin on nous entende.

Dès 1986, dès son arrivée en France, nous avons tenté de nous associer à une démarche qui visait à poursuivre Monsieur Duvalier en justice pour récupérer son immense fortune, estimée à l'époque par certains médias et des gouvernants haïtiens eux-mêmes, à plus de 800 millions de dollars. Nous avons purement et simplement été éliminés de cette entreprise et le procès n'a jamais abouti.

A ce propos savez-vous ce que représente une somme aussi considérable? Je le disais lors de la grève de la faim de patriotes haïtiens en l'église de St-Mérri, en 1981, lors d'une conférence de Presse : "à raison de 5.OOO nouveaux francs par jour, soit un demi millions de centimes, je dis bien "par jour" !!!... il lui aurait fallu commencer à dépenser sa fortune avant la naissance du Christ et encore, je ne compte pas les intérêts produits. "

Aujourd'hui on le dit ruiné. Beaucoup d'éléments nous donnent à penser que c'est sans doute vrai quand à la masse de ce capital. Nous avons quelques idées pour tenter de comprendre comment ce pactole a fondu. Des rumeurs laissaient croire que Jean Claude Duvalier était "clochardisé". Son avocat lui-même l'a démenti. Et chacun d'entre nous sait ce soir qu'il dispose de voiture pour faire quérir tel journaliste et lui accorder une interview. Chacun sait qu'il a été aperçu il y a peu de temps dans tel grand restaurant etc... Et tout le monde sait aussi qu'il a les moyens de sa fuite et la complicité de ceux qui l'aident à se cacher.

Mais laissons ces détails de côté. Nous avons collecté les noms de plusieurs victimes qui ont été arrêtées durant son règne. Deux d'entre elles ont été incarcérées à Fort-Dimanche, qualifié par la presse internationale de Mattahausen d'Haïti. Ces victimes vivent en France et répondent aux exigences de la jurisprudence établie lors de la mise en accusation de Pinochet. Pour des raisons de sécurité évidentes, nous taisons l'identité de ces victimes jusqu'au dépôt de plaintes .Nous donnerons par contre, la parole, dans un instant, à une autre victime qui a tenu à affirmer, dès ce soir, sa volonté de parler de son cas.

Nous n'avons pas à nous faire les justiciers dans cette affaire. Cest à la Justice de faire son travail. Notre avocat est Maître Basile ADER du Barreau de Paris. Nous avons confiance en lui. Il est chargé de nous représenter et de nous conseiller. Notre Comité recense actuellement d'autres victimes et par l'intermédiaire de notre avocat elles vont déposer des plaintes du chef de sévices , tortures etc.

Un groupe de mes amis travaille actuellement à dépouiller et mettre en ordre un énorme dossier qui nous permettra prochainement de fournir des listes considérables et impressionantes de noms de victimes, assassinées, emprisonnées, torturées, disparues, sous la dictature de Duvalier fils qui seront fournies à notre avocat.

Nous sommes convaincus, pour avoir participé au combat du peuple haïtien pour se libérer de cette dictature, qu'il y a eu trop de morts et de victimes pour que nous n'en soyons pas solidaires. Ces luttes ont été les nôtres. Je veux évoquer, pour conclure, comme je l'ai fait dans chacune de mes interventions , le souvenir de l'immense et talentueux écrivain Jacques Stéphen Alexis, massacré avec 4 de ses compagnons dans le Nord-Ouest d'Haïti, par les macoutes de Duvalier père, et dont les corps n'ont jamais été retrouvés. Ils sont toujours portés disparus. Jacques et moi fûmes frères de lutte et d'espérance. J'ai juré, qu'en toutes circonstances, je ferai revivre son souvenir!... que je rappellerai en même temps ceux, connus et inconnus, qui sont morts, vilement torturés, vilement liquidés par ces bourreaux et autres sicaires à la solde de ce régime honni.

Je veux encore évoquer celui que nous avions surnommé "l'Homme à la montre" qui à deux reprises a connu les geôles de Fort-Dimanche, et sous Duvalier Père et sous Duvalier fils! Je veux citer son ex-femme portée disparue, qui a ressurgi de cet enfer dix ans après! C'était encore sous le règne de Bébé Doc.

Non, vos noms ne seront pas tombés dans l'oubli. Ni les vôtres, ni ceux des victimes qui ont jalonné l'histoire des quarante dernières années de notre pays. Gloire à vous, amis, camarades, compagnons! Je suis ici, ce soir, pour vous et pour tout notre peuple d'Haïti.

Gérald BLONCOURT
.

TEXTE FONDATEUR

APPEL DU COMITÉ
POUR JUGER DUVALIER


Cinquantenaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, reconnaissance générale que les crimes contre l'Humanité sont imprescriptibles, affaire Pinochet, tout attire l'attention sur les dictateurs existants ou survivants.

En France même, n'y a-t-il pas depuis plus de douze ans, un autre coupable de crimes contre l'Humanité jouissant d'une sorte de "droit d'asile" : Jean-Claude Duvalier, dictateur d'Haïti pendanr 15 ans? Héritier du "Président à vie" François Duvalier.

Ne serait-il pas juste que lui aussi soit enfin jugé?

Un appel a été lancé le 28 novembre lors d'une assemblée convoquée par les associations "Pour Haïti" et "La Maison d'Haïti", au 94 rue Jean-Pierre Timbaud, à Paris, pour que Jean-Claude Duvalier réponde enfin de ses crimes contre l'Humanité.

Il a été aussitôt approuvé par l'assemblée.

C'est sur cette base que s'est constitué un Comité pour la mise en jugement de Jean-Claude Duvalier, composé de : Jean Pierre Faye, Directeur de recherche au CNRS et fondateur de l'Université Européenne de la Recherche
Yves Benot, historien
Florence Gauthier, historienne et professeur d'histoire à l'Université Paris VII
Gérald Bloncourt, écrivain, peintre, poète, journaliste, exilé d'Haïti

Le comité se propose de convoquer une conférence de presse dans les prochains jours pour communiquer des informations et alerter l'opinion. Il juge que c'est d'autant plus nécessaire que les risques de tentations autoritaires peuvent encore ressurgir en Haïti, sous d'autres formes. Paris- Mardi 8 Décembre 1998

SIGNATURES:
MEMBRES DU COMITE
POUR JUGER DUVALIER
au 10/1/99

MEMBRES DU CA:
1- Monsieur Gérald BLONCOURT (Journaliste)
2- Pasteur Jean Marc NUMA (Journaliste)
3- Monsieur Ilofils ALEMY (Economiste)
4- Madame Florence GAUTHIER (Historienne-Maître de Conférences)
5- Révérend Père René SOLER (Spiritain et Producteur-réalisateur)
6- Madame Isabelle REPITON (Journaliste)
7- Monsieur Léon AUGUSTE (Universitaire-Historien)
8- Mademoiselle Saïda ADJED (Commerciale)
9- Madame Claude MANGIN (Professeur)

MEMBRES DU BUREAU: Président et Porte-parole: Gérald BLONCOURT
Président-adjoint: Marc NUMA
Secrétaire: Ilofils ALEMY
Trésorière: Florece GAUTHIER
Relations Franco-Haïtiennes: René SOLER
suivent les membres du Comité dont l'essentiel de la liste se retrouve page 21

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"LETTRE OUVERTE".


Paris le 8 avril 1999
A la suite d'un courrier du Ministre de l'Intérieur, Monsieur Chevènement, au Député Maxime Gremetz, que nous publions ci-dessous, le COMITÉ POUR JUGER DUVALIER, estimant qu'il s'agit d'une affaire importante et grave en regard de la conscience mondiale puisqu'il s'agit d'un ex-dictateur, fait savoir à l'opinion publique française et internationale les questions qu'il lui semble devoir poser, pour enfin connaître la position des autorités françaises qui sont restées jusqu'à présent quasi silencieuses ou alors qui se sont contentées de rares déclarations évasives.
LE MINISTÈRE
CAB/QP/JPC/CE/N°54
Paris, le 25 Jan 1999

Monsieur le Député,

Par lettre du 25 décembre 1998, vous appelez mon attention sur la situation de M. Jean-Claude DUVALIER.

A ma connaissance, l'intéressé, présent sur le territoire français depuis le 14 février 1986 s'est vu notifier un arrêté d'expulsion assorti d'une assignation à résidence. L'arrêté d'expulsion a été annulé par jugement du Tribunal Administratif de Grenoble en date du 8 avril 1987, ce qui a amené mon prédécesseur à abroger l'assignation à résidence le 15 mai 1987. Par ailleurs, le statut de réfugié qu'il a sollicité, lui a été refusé.

Bien entendu, s'il fait l'objet d'un contrôle sur le territoire français et qu'il ne possède pas de titre de séjour, il est susceptible de voir engager à son encontre une procédure de reconduite à la frontière, comme tout étranger en situation irrégulière et dans les mêmes conditions.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Député, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

Jean-Pierre CHEVENEMENT

à Monsieur Maxime GREMETZ
PARIS Député de la Somme
ASSEMBLÉE NATIONALE
Palais Bourbon

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QUESTIONS à:

Monsieur le Président de la Répulique Française,
Monsieur Jacques CHIRAC,
Monsieur le Ministre de l'Intérieur,
Monsieur CHEVENEMENT,
au Premier Ministre, Monsieur Jospin
et aux memebres du Gouvernement Français
1- Comment se fait-il que le Tribunal Administratif de Grenoble ait annulé l'arrêté d'expulsion ? En vertu de quoi ?

2- Comment se fait-il et pour quelles raisons le prédécesseur de M. Chevènement a-t-il abrogé l'assignation à résidence ? Comment M. Chevènement accepte-t-il aussi simplement un tel état de fait ? Comment ne s'est-il jamais inquiété du cas Duvalier depuis qu'il est Ministre de l'Intérieur ? Heureusement encore que le statut de réfugié lui a été refusé.

3- Comment sont menées les enquêtes de la police française s'occupant de la surveillance du territoire si elles s'avèrent incapables de situer le lieu de résidence de M. Duvalier ? Y a-t-il eu seulement une quelconque recherche ? Pourtant plusieurs journalistes l'ont rencontré et on sait que l'ex-dictateur déjeune au restaurant avec ses partisans, dans la banlieue parisienne; qu'il tient des réunions avec ses sbires pour leur donner des directives afin qu'ils se répandent dans la communauté haïtienne de la région parisienne pour tenter de discréditer notre Comité.

4 - Comment est-il possible qu'un Ministre de l'Intérieur ne sache pas si Monsieur Duvalier, (alors que le monde entier est au courant qu'il a été renversé par un soulèvement populaire, et qu'il demeure en France), possède ou non un titre de séjour? Nous voulons bien que M. Chevènement ne soit pas au courant de la situation de tous les sans papiers, mais tout de même il s'agit d'un ex-dictateur dont le régime a été dénoncé par la presse internationale, par de nombreuses organisations telle Amesty-International, comme ayant été dirigeant d'un pays ou étaient en permanence violés les droits humains, ou des assassinats étaient régulièrement commis en violation de toutes règles démocratiques. Que font les services dépendant du Ministre de l'Intérieur s'ils ne sont pas capables de l'informer alors qu'il a à répondre aux questions d'un Député ? Comment est-il possible que le Ministre ne prenne pas lui-même l'initiative d'interroger ses services et d'exiger d'eux des renseignements précis ?

5- N'est-il pas pensable que si les déclarations du Ministre de l'Intérieur sont un jour prises à la lettre à la suite d'un contrôle policier, que M. Duvalier soit purement et simplement reconduit à la frontière, échappant ainsi à la Justice, n'ayant de cette façon plus à répondre des accusations qui pèsent contre lui de "crimes contre l'humanité" par ailleurs imprescriptibles? Malgré les ambiguïtés du gouvernement que nous dénonçons dans les points 1, 2 et 3 et 4 la position du Comité est d'exiger que J.C. Duvalier présent en France et ayant jusqu'à présent bénéficié d'intolérables soutiens, soit jugé sur place et selon les lois françaises notamment selon la Convention de Nuremberg de 1945, et d'autres conventions internationales contre les "crimes contre l'humanité" dont la France est signataire.

6- M. Duvalier, déjà poursuivi pour grivèlerie par un hôtelier de Grasse (lequel a déclaré à la Presse avoir reçu des menaces de services policiers français), poursuivi également par M.Jacques SAMYN qui l'a cité à comparaître le jeudi 11 mars 1999 , fait fi des convocations devant les tribunaux français. De quel soutien, ou même de quelles complicités bénéficie-t-il ?

7- En 1987, un journaliste du journal le Monde auteur des "Carnets de Madame Duvalier" qui a énormément contribué à la chute de la dictature haïtienne, avait confié : "Duvalier a des prête-noms dont certains sont propriétaires d'appartements luxueux dans les beaux quartiers de Paris" . D'autres ont-ils poursuivi son enquête? Ces "prête-noms" sont-ils ces complices qui aident aujourd'hui Duvalier et influent pour l'aider non seulement à se jouer des autorités, mais encore à bénéficier de cette sorte d'impunité?

Ces questions sont demeurées
sans réponse de la part des
autorités françaises.



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Nous livrons ce communiqué, en fait "lettre ouverte", à la Presse. Nous souhaitons provoquer ainsi la réaction des autorités françaises afin d'obtenir des réponses claires, car jusqu'à présent (depuis le mois de novembre) nous n'avons jamais été contactés par elles, malgré une campagne très médiatisée.(Là encore Monsieur le Ministre de l'Intérieur a-t-il été tenu au courant ?) Nous signalons également à l'opinion publique que depuis la mise en route des actions de notre Comité, nous n'avons eu de rapports qu'avec les services de la Préfecture de Police, à trois ou quatre reprises, qui désiraient savoir nos intentions lors de notre meeting place de la Bastille avec la Coordination latino-americaine, et lors de notre Assemblée Générale prouvant ainsi que nous étions connus et reconnus par ces services. Nous sommes d'ailleurs une Association déclarée mentionnée au Journal Officiel.Jamais aucun membre du gouvernement, aucun organisme dépendant du pouvoir (en dehors des services de police) n'a daigné nous donner signe de vie. C'est comme si nous n'existions pas. Est-ce parce que nous dérangeons ? Ce qui expliquerait qu'on préfère nous laisser dans l'ombre en espérant que nous nous lasserons et que notre mouvement s'épuisera. Certains de nos membres mènent la lutte depuis plus d'un demi-siècle contre les dictatures haïtiennes qui se sont succédés, ce qui prouve notre obstination et notre volonté de lutter sans relâches contre ces assassins. Cela laisse prévoir que nous mèneront cette lutte encore longtemps et que nous serons de plus en plus nombreux pour réclamer que Duvalier soit jugé et que justice soit rendue au peuple haïtien. Ce message sera diffusé sur notre site internet et à tous nos correspondants dans le monde entier. Que ceux qui veulent nous soutenir se fassent connaître. Nous tenons tous les premier et troisième vendredi du mois, avec nos amis de la Coordination latino-americaine (qui regroupe de nombreuses arganisations qui luttent contre les dictateurs et les ex-dictateurs de l'Amérique du sud) un "sitting" devant l'Opéra-Bastille à partir de 2O heures. Rejoignez-nous!

Pour le COMITÉ:
Président et Porte-parole: Gérald BLONCOURT
Président-adjoint: Jean-Marc NUMA
Secrétaire: Ilofils ALEMY
Trésorière: Florence GAUTHIER
Relations Franco-Haïtiennes: René SOLER
Responsable dossier victimes: Adrienne GILBERT
Conseiller (historien): Jean-Léon AUGUSTE
Conseiller (philosophe): Joseph SAINT-FLEUR
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Jean-Claude Duvalier,
un sans-papiers en attente
de régularisation



C'EST UN SANS-PAPIERS Il fait partie des 143 000 étrangers qui ont déposé une demande de régularisation, depuis juin 1997. Il a confié son dossier à la préfecture des Hauts-de-Seine, au début de cette année. Il est arrivé en France, le 7 février 1986, dans un avion de l'US Air Force, avec sa femme Michèle et ses deux enfants.

Jean-Claude Duvalier, ex-président d'Haïti (1971-1986), a été accueilli, ce soir-là vers 21 h 15, sur le tarmac de l'aéroport de Grenoble, par le préfet de l'Isère de l'époque, Jean Mingasson. Il faisait très froid, alors que le représentant de la République s'occupait des formalités et signait lui-même les documents administratifs autorisant le singulier voyageur et sa suite à séjourner sur le territoire français.

Les autorités de l'époque ont répété à l'envi que le dictateur déchu, chassé d'Haïti sous la pression de la rue, ne bénéficiait pas d'un asile en France et que son séjour n'était qu'un transit de quelques jours " vers une destination encore inconnue ". Si le droit d'asile et le statut de réfugié politique lui ont été refusés en 1987, le ministre de l'intérieur, Pierre Joxe, ne parvenait pas en avril de la même année. à obtenir "son expulsion en urgence". Le Tribunal administratif de Grenoble avait débouté le ministre de sa demande; il l'obligeait même à lever l'assignation à résidence dont Baby Doc faisait l'objet.
Après cet épisode juridique, l'ancien dictateur a coulé des jours tranquilles entre palaces et villas somptueux, d'abord dans le sud de la France et ensuite dans la région parisienne. Il s'est astreint pendant toutes ces années à une relative discrétion. Les vrais ennuis ont surgi en décembre dernier, avec la constitution à Paris d'un "Comité pour juger Duvalier." Deux mois après l'arrestation à Londres de l'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet, des Haïtiens réfugiés à Paris se fixaient pour but d'engager des poursuites contre l'ancien président à vie.

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"IMPÉCUNIEUX"



En l'état actuel de la jurisprudence, les quatre plaintes pour " crimes contre l'humanité" déposées, le 10 septembre, contre Jean-Claude Duvalier, ont peu de chance d'aboutir. En revanche, sa situation irrégulière en France est devenue une menace qu'il a souhaité écarter au plus vite. Dans une réponse écrite au député communiste Maxime Gremetz, le ministre de l'intérieur, Jean-Pierre Chevènement, indiquait que si Jean-Claude Duvalier "fait l'objet d'un contrôle sur le territoire français et qu'il ne possède pas de titre de séjour, il est susceptible de voir engager à son encontre une procédure de reconduite à la frontière".

Au ministère de l'intérieur, on se passerait volontiers de ce dossier encombrant. Juridiquement, selon les critères de la loi du 11 mai 1998, la demande de Jean-Claude Duvalier est fondée et les services du ministère en sont encore à chercher la faille. "Il n'y a pas eu de rejet de la demande, le préfet a simplement demandé des précisions", assure Me Sauveur Vaïsse, le conseil de Jean-Claude Duvalier. Son client peut, en effet, justifier plus de dix ans de présence continue en France; ses deux enfants vivent à Paris; il détient un permis de conduire délivré par une préfecture française; il a payé des impôts régulièrement jusqu' en 1992; il s'est acquitté de taxes d'habitation. Et si aujourd'hui "il est impécunieux", selon l'un de ses proches, il n'en a pas moins reçu des courriers de l'administration fiscale, pour les années 1996 et 1997.

Dans le cas d'un refus, la bataille juridique promet d'être homérique.
Alain Abellard (Journaliste, "LE MONDE")
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Cet article démontre que des membres du gouvernement français et des autorités de certains services français sont pris en flagrants délit de mensonge lorsqu'ils affirmaient, il y a peu de temps encore, aux journalistes, qu'ils avaient perdu la trace de Duvalier et qu'ils ignoraient tout de son lieu de résidence. Comment cela est-il possible, puisqu'il s'agit d'un "contribuable" comme les autres, avec permis de conduire, et de surcroît, déposant une demande de régularisation de sa situation?

Pourquoi une telle attitude? Pourquoi cela est-il tellement embarrassant? Il y a des réponses. Nous faisons confiance à la Justice et aux médias pour nous les donner à notre place.

Aujourd'hui, nous apprenons que Jean Claude Duvalier est dans son droit lorsqu'il réclame des papiers en bonne et due forme! La loi le lui permet!!!!! Nous attendons impatiemment de savoir si les autorités françaises vont appliquer cette loi et fournir à ce dictateur déchu, chassé par son peuple, ex-président-à-vie d'un pays où ont été torturées et massacrées des centaines de victimes, s'étant enrichi par millions de dollars, des documents lui permettant d'aller et venir comme n'importe quel citoyen! Que penser de ces autres haïtiens, africains, turques, maghrébins, etc... qui se trouvent aujourd'hui en situation irrégulière, que la misère a poussé à chercher asile en France, et qui risquent eux, pour de bon, d'être expulsés? Nous en appelons à la conscience du Peuple de France, nous en appelons à tous les démocrates, à tous ceux et celles qui exigent le respect des Droits de l'Homme, et dénoncent ces "agissements dans l'ombre" de certains gouvernants de ce pays.

Nous posons la question également à Monsieur Fabius qui fut premier Ministre, lequel déclarait en 1986 que Duvalier n'était là que pour huit jours!!!! Nous posons la question à l'actuel Premier Ministre, M. Jospin, qui à cette époque, à la radio et même à la télévision, nous expliquait et tentait de justifier la décision du gouvernement français qui avait - disait-il- - voulu éviter un bain de sang, permettant ainsi l'accueil de ce dictateur sur le sol français!

Que sont devenue ces promesses embarrassées d'antan? Jean-Claude Duvalier est toujours là! Plus que jamais là! Assez de mensonges! Assez de manoeuvres souterraines!

Jean-Claude Duvalier doit être jugé! Nous réclamons justice pour notre peuple!

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J.C. DUVALIER
coupable de grivèlerie !

 

LE GERANT DE
L'HOTEL RESTAURANT
L'EDEN BLEU
ADHERE AU
"COMITE POUR JUGER DUVALIER"



M. Patrick BUDAIL, gérant de l'EDEN-BLEU, victime des escroqueries de J.C. Duvalier adhère à notre COMITE et nous fournit des preuves accablantes contre son "client".

Voici le texte de son message:

"Je vous communique l'historique et quelques pièces du dossier de Monsieur J.C. Duvalier: Monsieur Duvalier et sa mère sont arrivés dans notre établissement sous l'identité suivante: Madame et Monsieur VALERE .
La so