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TOUS UNIS CONTRE LA BARBARIE!
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page 1 (Accueil):
Plan du site et LIENS des pages:
P.15 - Le père Soler vous parle:
P.18 - Remember:
P.19 - Assassins !:
P.20 - Courrier:
P.20bis -Communiqués:
P.20ter. Communiqués:
P.20-6 - Communiqués:
P.21 - Liste des adhérents:
P.22 - Témoignages:
P.23 - Patriotes résistants:
P.24 - Fort de la Mort:
P.25 - Fort de la Mort:
P.26 - Forget me not:
P.27 - Livres à lire:
P.28 - Listes des prisonniers décédé:
_____________________________________
DES ARCHIVES A CONSULTER
Des textes à lire pour vraiment comprendre
les luttes de notre Comité. Et ce ne sont que quelques
documents! |
EXTRAITS DES ARCHIVES
DU COMITE
Ci-dessous
les archives :
- Conférence de presse du 18/12/1998
-Texte FONDATEUR du Comité
-Lettre ouverte aux autorités françaises
-Un article de M. Abellard du journal "LE MONDE"
-J.C. Duvalier coupable de grivèlerie
Paris le
18 Décembre 1998
Conférence de Presse du 18/12/
Espace LOUISE MICHEL
CONFERENCE DE PRESSE DU
"COMITE POUR JUGER DUVALIER" Intervention
de Gérald BLONCOURT-
-
Mesdames, Messieurs,-
C'est une
lourde responsabilité qui m'échoit ce soir. Ce
n'est pas de gaîté de coeur que je viens devant
vous pour mettre en cause un homme qui fut dictateur de mon malheureux
pays, le plus pauvre du continent américain, l'un des
quatre pays les plus misérables du monde. Trop de souvenirs
durant ces plus de quarante années de luttes incessantes
pèsent dans ma mémoire. Trop de voix de mes camarades,
tombés pour redonner à notre pays liberté,
espoir et dignité, hantent mes souvenirs. Trop de témoignages
accablants se sont entassés jusqu'au plus profond de mon
être pour qu'à cet instant , même la satisfaction
d'avoir abouti à poser enfin devant l'humanité
toute entière l'accusation d'un régime qui ne s'est
appuyé que sur la terreur et le crime, vienne me réjouir.
Ces instants sont pour moi pathétiques et graves. Il s'agit
de dénoncer des "Crimes contre l'Humanité",
il s'agit de parler du massacre de dizaines de milliers de personnes,
il s'agit de dire les tortures, les viles liquidations d'êtres
qui, pour nombre d'entre eux , ont eu le tort de vouloir la démocratie
pour notre pays. Je sais que je vais avoir à me servir
de mots. Je sais qu'il est de mon devoir de tenter de traduire
ce que l'immense majorité des habitants de ma terre natale,
encore bâillonnée, attend d'entendre prononcer,
attend d'attendre réclamer afin que justice soit faite.
J'espère être à la hauteur de cette tâche.
J'espère que vous comprendrez l'émotion qui m'étreint
ce soir. J'espère que les petits enfants des bidonvilles
de Port-au-Prince sauront un jour que nous avons fait ici, ce
soir, notre devoir.
Haïti, terre de la première révolution victorieuse
des esclaves et des affranchis, Haïti, creuset culturel
où se sont brassés, Taïnos, Caraïbes,
Espagnols, pirates et flibustiers français, canonniers
anglais et plus de trente ethnies venues d'Afrique et déportées
dans l'enfer de l'esclavage, ne s'est pas encore remise du désastre
d'une des dictatures les plus sanglantes, les plus guignolesques
aussi, établie aux vues et aux sus de l'Occident Démocratique
et maintenue avec sa complicité et son acceptation.
En 1986, les mains nues, le peuple haïtien a "déchouké"
celui qui durant quinze ans avait succédé à
son père. La France, les Etats-Unis d'Amérique
et le Canada, ont protégé sa personne et l'ont
convoyé vers l' Europe. Tous les pays ont refusé
de recevoir ce personnage dont on connaissait le régime
corrompu qu'il avait assumé pleinement en tant que "Président
à vie", et que la plupart des médias internationaux,
la plupart des grandes organisations, comme par exemple Amnesty
International, les résistants haïtiens patriotes
et démocrates, l'ONU même, avaient tant de fois
dénoncé. Mais seule la France a accepté
de l'héberger pour "huit jours" disait à
l'époque le premier Ministre. Cela fait douze ans!!! Seule
la France!!!... Et cela fait mal à la conscience du Monde.
Cela fait mal au coeur de tous les hommes, de toutes les femmes
qui ont toujours considéré en elle, la patrie des
Droits de l'Homme.
Heureusement que des milliers de Francaises et de Français
se sont en contre-partie montrés solidaires du peuple
haïtien en participant à des manifestations ou en
s'exprimant par des pétitions.
Les grandes puissances, citées plus avant, agissant de
concert pour leurs propres intérêts politiques,
militaires et stratégiques, dans la région des
Caraïbes, par crainte que cette révolution ne se
radicalise, ont remplacé Duvalier par les Duvaliéristes
eux-mêmes. Son chef d'Etat-Major, le général
Namphy lui a succédé.
Depuis l'arrivé de ce dictateur sur le territoire français
nous n'avons cessé de réclamer qu'il soit traduit
devant la justice. Il a fallu l'affaire Pinochet pour qu'enfin
on nous entende.
Dès 1986, dès son arrivée en France, nous
avons tenté de nous associer à une démarche
qui visait à poursuivre Monsieur Duvalier en justice pour
récupérer son immense fortune, estimée à
l'époque par certains médias et des gouvernants
haïtiens eux-mêmes, à plus de 800 millions
de dollars. Nous avons purement et simplement été
éliminés de cette entreprise et le procès
n'a jamais abouti.
A ce propos savez-vous ce que représente une somme aussi
considérable? Je le disais lors de la grève de
la faim de patriotes haïtiens en l'église de St-Mérri,
en 1981, lors d'une conférence de Presse : "à
raison de 5.OOO nouveaux francs par jour, soit un demi millions
de centimes, je dis bien "par jour" !!!... il lui aurait
fallu commencer à dépenser sa fortune avant la
naissance du Christ et encore, je ne compte pas les intérêts
produits. "
Aujourd'hui on le dit ruiné. Beaucoup d'éléments
nous donnent à penser que c'est sans doute vrai quand
à la masse de ce capital. Nous avons quelques idées
pour tenter de comprendre comment ce pactole a fondu. Des rumeurs
laissaient croire que Jean Claude Duvalier était "clochardisé".
Son avocat lui-même l'a démenti. Et chacun d'entre
nous sait ce soir qu'il dispose de voiture pour faire quérir
tel journaliste et lui accorder une interview. Chacun sait qu'il
a été aperçu il y a peu de temps dans tel
grand restaurant etc... Et tout le monde sait aussi qu'il a les
moyens de sa fuite et la complicité de ceux qui l'aident
à se cacher.
Mais laissons ces détails de côté. Nous avons
collecté les noms de plusieurs victimes qui ont été
arrêtées durant son règne. Deux d'entre elles
ont été incarcérées à Fort-Dimanche,
qualifié par la presse internationale de Mattahausen d'Haïti.
Ces victimes vivent en France et répondent aux exigences
de la jurisprudence établie lors de la mise en accusation
de Pinochet. Pour des raisons de sécurité évidentes,
nous taisons l'identité de ces victimes jusqu'au dépôt
de plaintes .Nous donnerons par contre, la parole, dans un instant,
à une autre victime qui a tenu à affirmer, dès
ce soir, sa volonté de parler de son cas.
Nous n'avons pas à nous faire les justiciers dans cette
affaire. Cest à la Justice de faire son travail. Notre
avocat est Maître Basile ADER du Barreau de Paris. Nous
avons confiance en lui. Il est chargé de nous représenter
et de nous conseiller. Notre Comité recense actuellement
d'autres victimes et par l'intermédiaire de notre avocat
elles vont déposer des plaintes du chef de sévices
, tortures etc.
Un groupe de mes amis travaille actuellement à dépouiller
et mettre en ordre un énorme dossier qui nous permettra
prochainement de fournir des listes considérables et impressionantes
de noms de victimes, assassinées, emprisonnées,
torturées, disparues, sous la dictature de Duvalier fils
qui seront fournies à notre avocat.
Nous sommes convaincus, pour avoir participé au combat
du peuple haïtien pour se libérer de cette dictature,
qu'il y a eu trop de morts et de victimes pour que nous n'en
soyons pas solidaires. Ces luttes ont été les nôtres.
Je veux évoquer, pour conclure, comme je l'ai fait dans
chacune de mes interventions , le souvenir de l'immense et talentueux
écrivain Jacques Stéphen Alexis, massacré
avec 4 de ses compagnons dans le Nord-Ouest d'Haïti, par
les macoutes de Duvalier père, et dont les corps n'ont
jamais été retrouvés. Ils sont toujours
portés disparus. Jacques et moi fûmes frères
de lutte et d'espérance. J'ai juré, qu'en toutes
circonstances, je ferai revivre son souvenir!... que je rappellerai
en même temps ceux, connus et inconnus, qui sont morts,
vilement torturés, vilement liquidés par ces bourreaux
et autres sicaires à la solde de ce régime honni.
Je veux encore évoquer celui que nous avions surnommé
"l'Homme à la montre" qui à deux reprises
a connu les geôles de Fort-Dimanche, et sous Duvalier Père
et sous Duvalier fils! Je veux citer son ex-femme portée
disparue, qui a ressurgi de cet enfer dix ans après! C'était
encore sous le règne de Bébé Doc.
Non, vos noms ne seront pas tombés dans l'oubli. Ni les
vôtres, ni ceux des victimes qui ont jalonné l'histoire
des quarante dernières années de notre pays. Gloire
à vous, amis, camarades, compagnons! Je suis ici, ce soir,
pour vous et pour tout notre peuple d'Haïti.
Gérald BLONCOURT
.
TEXTE FONDATEUR
APPEL
DU COMITÉ
POUR JUGER DUVALIER
Cinquantenaire de la Déclaration Universelle des Droits
de l'Homme, reconnaissance générale que les crimes
contre l'Humanité sont imprescriptibles, affaire Pinochet,
tout attire l'attention sur les dictateurs existants ou survivants.
En France même, n'y a-t-il pas depuis plus de douze ans,
un autre coupable de crimes contre l'Humanité jouissant
d'une sorte de "droit d'asile" : Jean-Claude Duvalier,
dictateur d'Haïti pendanr 15 ans? Héritier du "Président
à vie" François Duvalier.
Ne serait-il pas juste que lui aussi soit enfin jugé?
Un appel a été lancé le 28 novembre lors
d'une assemblée convoquée par les associations
"Pour Haïti" et "La Maison d'Haïti",
au 94 rue Jean-Pierre Timbaud, à Paris, pour que Jean-Claude
Duvalier réponde enfin de ses crimes contre l'Humanité.
Il a été aussitôt approuvé par l'assemblée.
C'est sur cette base que s'est constitué un Comité
pour la mise en jugement de Jean-Claude Duvalier, composé
de : Jean Pierre Faye, Directeur de recherche au CNRS et
fondateur de l'Université Européenne de la Recherche
Yves Benot, historien
Florence Gauthier, historienne et professeur d'histoire à
l'Université Paris VII
Gérald Bloncourt, écrivain, peintre, poète,
journaliste, exilé d'Haïti
Le comité se propose de convoquer une conférence
de presse dans les prochains jours pour communiquer des informations
et alerter l'opinion. Il juge que c'est d'autant plus nécessaire
que les risques de tentations autoritaires peuvent encore ressurgir
en Haïti, sous d'autres formes. Paris- Mardi 8 Décembre
1998
SIGNATURES:
MEMBRES DU COMITE
POUR JUGER DUVALIER
au 10/1/99
MEMBRES DU CA:
1- Monsieur Gérald BLONCOURT (Journaliste)
2- Pasteur Jean Marc NUMA (Journaliste)
3- Monsieur Ilofils ALEMY (Economiste)
4- Madame Florence GAUTHIER (Historienne-Maître de Conférences)
5- Révérend Père René SOLER (Spiritain
et Producteur-réalisateur)
6- Madame Isabelle REPITON (Journaliste)
7- Monsieur Léon AUGUSTE (Universitaire-Historien)
8- Mademoiselle Saïda ADJED (Commerciale)
9- Madame Claude MANGIN (Professeur)
MEMBRES DU BUREAU: Président et Porte-parole: Gérald
BLONCOURT
Président-adjoint: Marc NUMA
Secrétaire: Ilofils ALEMY
Trésorière: Florece GAUTHIER
Relations Franco-Haïtiennes: René SOLER
suivent les membres du Comité dont l'essentiel de la liste
se retrouve page 21
***************************
"LETTRE OUVERTE".
Paris le 8 avril 1999
A la suite d'un courrier du Ministre de l'Intérieur, Monsieur
Chevènement, au Député Maxime Gremetz, que
nous publions ci-dessous, le COMITÉ POUR JUGER DUVALIER,
estimant qu'il s'agit d'une affaire importante et grave en regard
de la conscience mondiale puisqu'il s'agit d'un ex-dictateur,
fait savoir à l'opinion publique française et internationale
les questions qu'il lui semble devoir poser, pour enfin connaître
la position des autorités françaises qui sont restées
jusqu'à présent quasi silencieuses ou alors qui
se sont contentées de rares déclarations évasives.
LE MINISTÈRE
CAB/QP/JPC/CE/N°54
Paris, le 25 Jan 1999
Monsieur le Député,
Par lettre du 25 décembre 1998, vous appelez mon attention
sur la situation de M. Jean-Claude DUVALIER.
A ma connaissance, l'intéressé, présent
sur le territoire français depuis le 14 février
1986 s'est vu notifier un arrêté d'expulsion assorti
d'une assignation à résidence. L'arrêté
d'expulsion a été annulé par jugement du
Tribunal Administratif de Grenoble en date du 8 avril 1987, ce
qui a amené mon prédécesseur à abroger
l'assignation à résidence le 15 mai 1987. Par ailleurs,
le statut de réfugié qu'il a sollicité,
lui a été refusé.
Bien entendu, s'il fait l'objet d'un contrôle sur le territoire
français et qu'il ne possède pas de titre de séjour,
il est susceptible de voir engager à son encontre une
procédure de reconduite à la frontière,
comme tout étranger en situation irrégulière
et dans les mêmes conditions.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Député,
l'expression de mes sentiments les meilleurs.
Jean-Pierre CHEVENEMENT
à Monsieur Maxime GREMETZ
PARIS Député de la Somme
ASSEMBLÉE NATIONALE
Palais Bourbon
*******************************
QUESTIONS à:
Monsieur le Président de la Répulique Française,
Monsieur Jacques CHIRAC,
Monsieur le Ministre de l'Intérieur,
Monsieur CHEVENEMENT,
au Premier Ministre, Monsieur Jospin
et aux memebres du Gouvernement Français
1- Comment se fait-il que le Tribunal Administratif de Grenoble
ait annulé l'arrêté d'expulsion ? En vertu
de quoi ?
2- Comment se fait-il et pour quelles raisons le prédécesseur
de M. Chevènement a-t-il abrogé l'assignation à
résidence ? Comment M. Chevènement accepte-t-il
aussi simplement un tel état de fait ? Comment ne s'est-il
jamais inquiété du cas Duvalier depuis qu'il est
Ministre de l'Intérieur ? Heureusement encore que le statut
de réfugié lui a été refusé.
3- Comment sont menées les enquêtes de la police
française s'occupant de la surveillance du territoire
si elles s'avèrent incapables de situer le lieu de résidence
de M. Duvalier ? Y a-t-il eu seulement une quelconque recherche
? Pourtant plusieurs journalistes l'ont rencontré et on
sait que l'ex-dictateur déjeune au restaurant avec ses
partisans, dans la banlieue parisienne; qu'il tient des réunions
avec ses sbires pour leur donner des directives afin qu'ils se
répandent dans la communauté haïtienne de
la région parisienne pour tenter de discréditer
notre Comité.
4 - Comment est-il possible qu'un Ministre de l'Intérieur
ne sache pas si Monsieur Duvalier, (alors que le monde entier
est au courant qu'il a été renversé par
un soulèvement populaire, et qu'il demeure en France),
possède ou non un titre de séjour? Nous voulons
bien que M. Chevènement ne soit pas au courant de la situation
de tous les sans papiers, mais tout de même il s'agit d'un
ex-dictateur dont le régime a été dénoncé
par la presse internationale, par de nombreuses organisations
telle Amesty-International, comme ayant été dirigeant
d'un pays ou étaient en permanence violés les droits
humains, ou des assassinats étaient régulièrement
commis en violation de toutes règles démocratiques.
Que font les services dépendant du Ministre de l'Intérieur
s'ils ne sont pas capables de l'informer alors qu'il a à
répondre aux questions d'un Député ? Comment
est-il possible que le Ministre ne prenne pas lui-même
l'initiative d'interroger ses services et d'exiger d'eux des
renseignements précis ?
5- N'est-il pas pensable que si les déclarations du Ministre
de l'Intérieur sont un jour prises à la lettre
à la suite d'un contrôle policier, que M. Duvalier
soit purement et simplement reconduit à la frontière,
échappant ainsi à la Justice, n'ayant de cette
façon plus à répondre des accusations qui
pèsent contre lui de "crimes contre l'humanité"
par ailleurs imprescriptibles? Malgré les ambiguïtés
du gouvernement que nous dénonçons dans les points
1, 2 et 3 et 4 la position du Comité est d'exiger que
J.C. Duvalier présent en France et ayant jusqu'à
présent bénéficié d'intolérables
soutiens, soit jugé sur place et selon les lois françaises
notamment selon la Convention de Nuremberg de 1945, et d'autres
conventions internationales contre les "crimes contre l'humanité"
dont la France est signataire.
6- M. Duvalier, déjà poursuivi pour grivèlerie
par un hôtelier de Grasse (lequel a déclaré
à la Presse avoir reçu des menaces de services
policiers français), poursuivi également par M.Jacques
SAMYN qui l'a cité à comparaître le jeudi
11 mars 1999 , fait fi des convocations devant les tribunaux
français. De quel soutien, ou même de quelles complicités
bénéficie-t-il ?
7- En 1987, un journaliste du journal le Monde auteur des "Carnets
de Madame Duvalier" qui a énormément contribué
à la chute de la dictature haïtienne, avait confié
: "Duvalier a des prête-noms dont certains sont propriétaires
d'appartements luxueux dans les beaux quartiers de Paris"
. D'autres ont-ils poursuivi son enquête? Ces "prête-noms"
sont-ils ces complices qui aident aujourd'hui Duvalier et influent
pour l'aider non seulement à se jouer des autorités,
mais encore à bénéficier de cette sorte
d'impunité?
Ces questions sont
demeurées
sans réponse de la part des
autorités françaises.
*****************************
Nous livrons ce communiqué, en fait "lettre ouverte",
à la Presse. Nous souhaitons provoquer ainsi la réaction
des autorités françaises afin d'obtenir des réponses
claires, car jusqu'à présent (depuis le mois de
novembre) nous n'avons jamais été contactés
par elles, malgré une campagne très médiatisée.(Là
encore Monsieur le Ministre de l'Intérieur a-t-il été
tenu au courant ?) Nous signalons également à l'opinion
publique que depuis la mise en route des actions de notre Comité,
nous n'avons eu de rapports qu'avec les services de la Préfecture
de Police, à trois ou quatre reprises, qui désiraient
savoir nos intentions lors de notre meeting place de la Bastille
avec la Coordination latino-americaine, et lors de notre Assemblée
Générale prouvant ainsi que nous étions
connus et reconnus par ces services. Nous sommes d'ailleurs une
Association déclarée mentionnée au Journal
Officiel.Jamais aucun membre du gouvernement, aucun organisme
dépendant du pouvoir (en dehors des services de police)
n'a daigné nous donner signe de vie. C'est comme si nous
n'existions pas. Est-ce parce que nous dérangeons ? Ce
qui expliquerait qu'on préfère nous laisser dans
l'ombre en espérant que nous nous lasserons et que notre
mouvement s'épuisera. Certains de nos membres mènent
la lutte depuis plus d'un demi-siècle contre les dictatures
haïtiennes qui se sont succédés, ce qui prouve
notre obstination et notre volonté de lutter sans relâches
contre ces assassins. Cela laisse prévoir que nous mèneront
cette lutte encore longtemps et que nous serons de plus en plus
nombreux pour réclamer que Duvalier soit jugé et
que justice soit rendue au peuple haïtien. Ce message sera
diffusé sur notre site internet et à tous nos correspondants
dans le monde entier. Que ceux qui veulent nous soutenir se fassent
connaître. Nous tenons tous les premier et troisième
vendredi du mois, avec nos amis de la Coordination latino-americaine
(qui regroupe de nombreuses arganisations qui luttent contre
les dictateurs et les ex-dictateurs de l'Amérique du sud)
un "sitting" devant l'Opéra-Bastille à
partir de 2O heures. Rejoignez-nous!
Pour le COMITÉ:
Président et Porte-parole: Gérald BLONCOURT
Président-adjoint: Jean-Marc NUMA
Secrétaire: Ilofils ALEMY
Trésorière: Florence GAUTHIER
Relations Franco-Haïtiennes: René SOLER
Responsable dossier victimes: Adrienne GILBERT
Conseiller (historien): Jean-Léon AUGUSTE
Conseiller (philosophe): Joseph SAINT-FLEUR
*************************
Jean-Claude Duvalier,
un sans-papiers en attente
de régularisation
C'EST UN SANS-PAPIERS Il fait partie des 143 000 étrangers
qui ont déposé une demande de régularisation,
depuis juin 1997. Il a confié son dossier à la
préfecture des Hauts-de-Seine, au début de cette
année. Il est arrivé en France, le 7 février
1986, dans un avion de l'US Air Force, avec sa femme Michèle
et ses deux enfants.
Jean-Claude Duvalier, ex-président d'Haïti (1971-1986),
a été accueilli, ce soir-là vers 21 h 15,
sur le tarmac de l'aéroport de Grenoble, par le préfet
de l'Isère de l'époque, Jean Mingasson. Il faisait
très froid, alors que le représentant de la République
s'occupait des formalités et signait lui-même les
documents administratifs autorisant le singulier voyageur et
sa suite à séjourner sur le territoire français.
Les autorités de l'époque ont répété
à l'envi que le dictateur déchu, chassé
d'Haïti sous la pression de la rue, ne bénéficiait
pas d'un asile en France et que son séjour n'était
qu'un transit de quelques jours " vers une destination encore
inconnue ". Si le droit d'asile et le statut de réfugié
politique lui ont été refusés en 1987, le
ministre de l'intérieur, Pierre Joxe, ne parvenait pas
en avril de la même année. à obtenir "son
expulsion en urgence". Le Tribunal administratif de Grenoble
avait débouté le ministre de sa demande; il l'obligeait
même à lever l'assignation à résidence
dont Baby Doc faisait l'objet.
Après cet épisode juridique, l'ancien dictateur
a coulé des jours tranquilles entre palaces et villas
somptueux, d'abord dans le sud de la France et ensuite dans la
région parisienne. Il s'est astreint pendant toutes ces
années à une relative discrétion. Les vrais
ennuis ont surgi en décembre dernier, avec la constitution
à Paris d'un "Comité pour juger Duvalier."
Deux mois après l'arrestation à Londres de l'ancien
dictateur chilien Augusto Pinochet, des Haïtiens réfugiés
à Paris se fixaient pour but d'engager des poursuites
contre l'ancien président à vie.
************************
"IMPÉCUNIEUX"
En l'état actuel de la jurisprudence, les quatre plaintes
pour " crimes contre l'humanité" déposées,
le 10 septembre, contre Jean-Claude Duvalier, ont peu de chance
d'aboutir. En revanche, sa situation irrégulière
en France est devenue une menace qu'il a souhaité écarter
au plus vite. Dans une réponse écrite au député
communiste Maxime Gremetz, le ministre de l'intérieur,
Jean-Pierre Chevènement, indiquait que si Jean-Claude
Duvalier "fait l'objet d'un contrôle sur le territoire
français et qu'il ne possède pas de titre de séjour,
il est susceptible de voir engager à son encontre une
procédure de reconduite à la frontière".
Au ministère de l'intérieur, on se passerait volontiers
de ce dossier encombrant. Juridiquement, selon les critères
de la loi du 11 mai 1998, la demande de Jean-Claude Duvalier
est fondée et les services du ministère en sont
encore à chercher la faille. "Il n'y a pas eu de
rejet de la demande, le préfet a simplement demandé
des précisions", assure Me Sauveur Vaïsse, le
conseil de Jean-Claude Duvalier. Son client peut, en effet, justifier
plus de dix ans de présence continue en France; ses deux
enfants vivent à Paris; il détient un permis de
conduire délivré par une préfecture française;
il a payé des impôts régulièrement
jusqu' en 1992; il s'est acquitté de taxes d'habitation.
Et si aujourd'hui "il est impécunieux", selon
l'un de ses proches, il n'en a pas moins reçu des courriers
de l'administration fiscale, pour les années 1996 et 1997.
Dans le cas d'un refus, la bataille juridique promet d'être
homérique.
Alain Abellard (Journaliste, "LE MONDE")
**************************
Cet article démontre que des membres du gouvernement français
et des autorités de certains services français
sont pris en flagrants délit de mensonge lorsqu'ils affirmaient,
il y a peu de temps encore, aux journalistes, qu'ils avaient
perdu la trace de Duvalier et qu'ils ignoraient tout de son lieu
de résidence. Comment cela est-il possible, puisqu'il
s'agit d'un "contribuable" comme les autres, avec permis
de conduire, et de surcroît, déposant une demande
de régularisation de sa situation?
Pourquoi une telle attitude? Pourquoi cela est-il tellement embarrassant?
Il y a des réponses. Nous faisons confiance à la
Justice et aux médias pour nous les donner à notre
place.
Aujourd'hui, nous apprenons que Jean Claude Duvalier est dans
son droit lorsqu'il réclame des papiers en bonne et due
forme! La loi le lui permet!!!!! Nous attendons impatiemment
de savoir si les autorités françaises vont appliquer
cette loi et fournir à ce dictateur déchu, chassé
par son peuple, ex-président-à-vie d'un pays où
ont été torturées et massacrées des
centaines de victimes, s'étant enrichi par millions de
dollars, des documents lui permettant d'aller et venir comme
n'importe quel citoyen! Que penser de ces autres haïtiens,
africains, turques, maghrébins, etc... qui se trouvent
aujourd'hui en situation irrégulière, que la misère
a poussé à chercher asile en France, et qui risquent
eux, pour de bon, d'être expulsés? Nous en appelons
à la conscience du Peuple de France, nous en appelons
à tous les démocrates, à tous ceux et celles
qui exigent le respect des Droits de l'Homme, et dénoncent
ces "agissements dans l'ombre" de certains gouvernants
de ce pays.
Nous posons la question également à Monsieur Fabius
qui fut premier Ministre, lequel déclarait en 1986 que
Duvalier n'était là que pour huit jours!!!! Nous
posons la question à l'actuel Premier Ministre, M. Jospin,
qui à cette époque, à la radio et même
à la télévision, nous expliquait et tentait
de justifier la décision du gouvernement français
qui avait - disait-il- - voulu éviter un bain de sang,
permettant ainsi l'accueil de ce dictateur sur le sol français!
Que sont devenue ces promesses embarrassées d'antan? Jean-Claude
Duvalier est toujours là! Plus que jamais là! Assez
de mensonges! Assez de manoeuvres souterraines!
Jean-Claude Duvalier doit être jugé! Nous réclamons
justice pour notre peuple!
**************************
J.C. DUVALIER
coupable de grivèlerie !
LE GERANT DE
L'HOTEL RESTAURANT
L'EDEN BLEU
ADHERE AU
"COMITE POUR JUGER DUVALIER"
M. Patrick BUDAIL, gérant de l'EDEN-BLEU, victime des
escroqueries de J.C. Duvalier adhère à notre COMITE
et nous fournit des preuves accablantes contre son "client".
Voici le texte de son message:
"Je vous communique l'historique et quelques pièces
du dossier de Monsieur J.C. Duvalier: Monsieur Duvalier et sa
mère sont arrivés dans notre établissement
sous l'identité suivante: Madame et Monsieur VALERE .
La so
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